À celle qui m'a donné le royal festin de sa jeunesse et rendu mes trente ans.

Publié le 4 février 2018

L'exercice consiste à rédiger un texte débutant par une phrase extraite d'un roman.

Pour cette nouvelle séquence,
les plumes ont choisi le roman
Le docteur Pascal d'Emile Zola

À celle qui m'a donné le royal festin de sa jeunesse et rendu mes trente ans, que puis-je offrir en échange ? J'avais cru ma vie achevée et mon cœur desséché, puis tu as paru devant moi, nimbée d'une lumière intense qui m'a ébloui. Depuis, à tes côtés, mes cruelles années se sont effacées, gommant de mes traits la sévérité de l'expérience et de mon corps la raideur de l'âge. Chaque jour, je respire l'odeur fruitée que tu abandonnes derrière toi, savoure la douceur de ta peau sous mes baisers et me régale de ta présence si fraîche et douce, le bain de jouvence de ma vieillesse définitivement repoussée... Pourtant, lorsque mon regard s'arrête sur le reflet de mon image dans le miroir, je frémis. Je n'y vois qu'un homme aux tempes grisonnantes, encore séduisant peut-être, mais déjà insuffisant.."

Catherine, invitée de l'atelier.

Nostalgie

À celle qui m'a donné le royal festin de sa jeunesse et rendu mes trente ans, au crépuscule de ma vie, je retiens ton sourire, ta peau blanche et tes boucles brunes qui tombaient quand tu dénouais ton chignon et relevais ton jupon. Ta bouche carmin au parfum de rose m’enivrait l’âme. Nos baisers fougueux emportaient nos sens.

Mes yeux se mouillent au souvenir de nos étreintes passionnées, toi qui as su oublier mes cheveux blancs.

Te voilà partie, ma douce amie, rejoindre un autre homme qui t’a fait la promesse d’un mariage somptueux et je me retrouve, vieil imbécile, croquant la vie comme dans un fruit pourri. Mes épaules sont voûtées, mes mains tremblent un peu et je m’accroche à ce bel été que tu as su me donner.

Je n’oublierai pas ta grâce, je t’en fais la promesse. Sache que tu peux m’écrire, j’adorerais te lire. A défaut de rester ton amant, je me désigne comme ton confident.

Isabelle.