Pétale d'oubli

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Une vieille façade grise sur laquelle on peut lire encore en grosses lettres noires : Hôtel de Bretagne. Le ciment est craquelé, marqué comme des rides sur un vieux visage; des persiennes closes ou absentes, certaines battent au vent.

Au troisième étage, d'une fenêtre ouverte, s'envole comme une brisure de papier qui danse dans le vent frais du soir, blanche sur la façade triste, elle vole de droite à gauche et vient se poser à mes pieds sur le trottoir.

Je me penche: c'est un pétale de rose tout durci par le temps, presque fossilisé, les bords se sont repliés. Je lève la tête, il neige maintenant des éclats blancs de papier qui s'éparpillent sur le trottoir humide de pluie.

Sur l'un des petits morceaux que je ramasse, je lis trois petits mots en lettres minuscules écrits en encre bleue : adieu mon âme.

Annie.

Publié dans plume par plume

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D
Merci pour ces jolis mot sensibles
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