Petite fable arachnéenne

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Petite fable arachnéenne

Par un matin de printemps fleuri et embaumé, Dame Araignée choisit deux acacias voisins, et, entre leurs deux troncs jumeaux, elle entreprit de tisser sa toile. L’ouvrage d’art achevé, épuisée par ses efforts de dentelière, elle se blottit et s’immobilisa au centre de l’œuvre, présence invisible et redoutable.

Au bout de quelques moments, la délicate architecture fut agitée de légers soubresauts. Dame Araignée se réjouit à l’avance de la promesse de festin que ces balancements annonçaient. Elle ouvrit grands ses yeux, prête à bondir sur quelque insecte imprudent. Hélas ! Sur le filet tendu de la toile, elle reconnut sa propre fille !

Encore trop jeune et inexpérimentée, celle-ci rejoignait le cocon maternel, espérant partager avec sa mère des proies capturées.

- Ma pauvre fille, dit la Mère Araignée, sauras-tu un jour enfin tisser ta propre toile ?

- Je voudrais bien, dit la petite, feignant l’humilité pour apaiser la fureur maternelle, mais je ne saurais réussir si bel ouvrage que le tien !

- Non, jamais tu ne le pourras, dit la Mère Araignée, qui à ces mots sa propre fille dévora.

Le plus grand secret du bonheur, c’est d’être bien avec sa mère.

Annie.

Publié dans plume par plume

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" Le plus grand secret du bonheur, c'est d'être bien avec sa mère" c'est sûr, mais c'est encore mieux de le penser avec son père !!
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