Mer d'aventure

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Mer d'aventure

Raconter une histoire
aux enfants
en s'appuyant
sur une image
tirée au sort



« Mamie, raconte-nous une histoire » …

Bien, voilà l’histoire des rescapés.


Il était une fois, la grande frégate de l’amirale Isabelle qui traversait les mers pour découvrir les îles du Pacifique. Dans ce magnifique navire, dont les trois mâts maintenaient de grandes voiles gonflées par la brise du large, avait été embarqué en Espagne un échantillon de fleurs et d’animaux destiné à peupler les nouveaux pays inconnus.

Parmi ces espèces, on comptait huit criquets avec leur feuillage favori en pot, une grenouille qui sautait partout dans la soute pour échapper au bec d’un gros hibou aux yeux écarquillés dans l’obscurité, un aigle enfermé dans une grande cage avec un petit colibri. Son seigneur l’aigle se morfondait de ne pouvoir déployer ses ailes dans le ciel d’azur qu’il apercevait à travers les barreaux de sa cage. Les marins étaient très affairés sur le pont du bateau et ne donnaient aux animaux qu’un peu d’eau douce et de grain.

Après plusieurs jours de navigation sous les tropiques, le navire traversa une terrible tempête. Le bateau tanguait dangereusement et d’énormes vagues venaient se briser sur le pont de la frégate. Tous les animaux à bord étaient affolés, tandis que l’équipage s’efforçait d’éviter le chavirage, obéissant aux ordres du capitaine qui n’avait que faire de la cargaison dans ce moment périlleux. L’aigle et le colibri prisonniers de leur cage poussaient des cris aigus : « aidez-nous ! aidez-nous ! »

Le gros hibou ne savait que faire pour les aider, pétrifié par la peur et le vent froid qui soufflait de plus belle. Un mât menaçait de casser.

Heureusement, la petite grenouille qui ne craignait pas de se mouiller et qui avait déjà affronté l’adversité maintes fois réfléchissait déjà à la manière de délivrer ses camarades. Elle sauta prestement sur le loquet de la porte de la cage et pesa de tout son poids à plusieurs reprises, jusqu’à ce que celui-ci bascule. L’aigle et le petit oiseau s’empressèrent de s’échapper, emportant les criquets sur leurs ailes et la plante dans leur bec. Le colibri peinait à reprendre son souffle.

Le hibou reprenant ses esprits chargea bien vite la grenouille sur son dos et toute la troupe s’échappa à tire-d’aile sous les éclairs ...

Ils allèrent peupler les côtes des îles Santa Cruz, tandis que le bateau jetait l’ancre pour réparer les avaries avant de rentrer au pays.

Sur l'archipel, les animaux heureux d’avoir réussi à se sauver grâce à leur solidarité, rencontrèrent bientôt de nouvelles espèces accueillantes ; on leur offrit de savoureux fruits exotiques et des graines inconnues.

Ils se multiplièrent dans les forêts luxuriantes ; plusieurs marins rescapés décidèrent aussi de s’y installer.

Danielle.

Publié dans plume par plume

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