La grande fatigue des animaux

Ils n’en peuvent plus, les animaux de la Crèche. L’âne en a plein le dos, il aimerait bien se coucher sur la paille, mais il s’est fait rappeler à l’ordre.

Quant au bœuf, il se sent bien seul. Qu’arrivera-t-il après la Noël ? Pour le moment on le trouve bien brave, après les fêtes on le trouvera bien gras, il fera envie d’entre-côtes et de rôtis.

Et les moutons, ils en ont assez de rester là immobiles autour du berger, les moutons c’est fait pour suivre un berger qui marche. Et le petit agneau qui sert de faire-valoir, juché, comme une étole de fourrure, sur les épaules de ce grand flandrin d’Antonio !

La chien d’Antonio, lui, prend la situation en philosophe. Il a le droit, lui, de s’étendre confortablement devant la mangeoire du Petit Jésus !

Alors soudain, devant la triste mine des animaux, le chien s’adresse aux grognards: « Vous préférez le zoo ou la Crèche ? Hé bien allez-y, les gars, vous faire reluquer par des bandes de visiteurs incultes qui se moquent bien des animaux. Ici on est peinards, y en a que pour Marie, Joseph et le Petit Jésus. Patientez encore quelques jours et je vous promets qu’on s’en ira tous. C’est l’arrivée des Rois-Mages avec leurs chameaux, personne ne verra qu’on s’est tirés.

Annie.