Au musée

Je me promène au Musée Imaginaire. Je suis seule. Le gardien m’a confié les clefs. Il a confiance en moi. Nous nous connaissons bien. Je suis une fidèle de ce musée. Mais je voulais me faire ce cadeau exceptionnel d’en profiter sans la foule d’amateurs d’art.

Je vais d’abord visiter l’ « allée Joëlle », sculptrice de son état et m’émerveille de ses moines bouddhistes respirant le calme et la sérénité, debout ou assis, rêveurs doux, altruistes, aux couleurs patinées, rassemblés dans un jardin aux feuillages denses où la nature prend sa place en toute liberté.

Au bout de l’allée, Annie explose dans une symphonie pastorale, sa voix cristalline monte au ciel et secoue mon âme. Elle est accompagnée de Danielle, poétesse à ses heures. Je marche lentement séduite et tourne les pages du recueil de Danielle accompagné de très jolis dessins réalisés par Joëlle.

En tournant à droite, j’atterris dans la partie dédiée à Monique, verrière, artiste peintre et sculptrice. Je tombe sous le charme des morceaux de verre savamment agencés formant des oiseaux de paradis ou des roses ; je m’imprègne de ses tableaux, véritables odes à la nature et à la terre mère.

Nul doute que la beauté, l’intelligence et le charme de ces quatre femmes se sont inscrits comme une trace d’humanité dans la terre, la toile, le texte ou la voix portée au ciel.

L’aube pointe, ma visite est terminée et je me languis déjà de retourner dans mon Musée Imaginaire.

Isabelle.