PAYSAGES >>> Berges de Seine

Publié le par Atelier d'écriture Siplume

PAYSAGES >>> Berges de Seine
Emile.


Par un soir bleuté, il errait sur les quais au bord de la Seine. Un goulot de bouteille flottant attira son attention. Sans réfléchir, il ôta ses bottes et plongea. Tout autour de lui l'eau écuma et se mit à bouillonner, des bulles s'élevèrent fleurant bon la vase.


Il entendit alors des voix qui l'appelaient par son prénom : Emile, Emile reviens ! Il se dit que s'il faisait demi-tour, il était foutu. Fuir, il fallait fuir, fuir son nom, son adresse. En plongeant la tête sous l'eau, il oublia tout. A grandes brasses vigoureuses il s'éloigna de la rive en suivant le courant. Au Havre, il serait bien le temps de s'arrêter, peut-être atteindra t-il la mer ou bien l'Amérique ? Il faut tout d'abord échapper aux requins et aux hors-bord dont l'hélice peut vous trancher tous vos rêves d'un seul coup.

Le sac plastique lui fut fatal lorsqu'il engouffra sa tête dedans, il sut que ses bottes allaient rester orphelines.

Joëlle (pour le texte et l'aquarelle).



Bord de Seine.


Zola était absent... le bord de Seine invite à la rêverie... Passe un chaland rapide, belles ondulations séquanes, quelques embruns dans la brise fraiche d'avril... Sur le rebord de pierre deux bottes de caoutchouc marron reposent, abandonnées. Est-il tombé à l'eau celui qui les chaussait ? S'est-il jeté volontairement dans les eaux grises du fleuve, flottant jusqu'au Havre vers la mer ?

Trois canards amerissent à nos pieds espérant peut-être que les humains ont toujours les poches remplies de pain sec. Déçus, ils s'envolent, les deux mâles colvert poursuivant la femelle agacée qui s'échappe. Harcélement palmipède déjoué par l'agilité féminine.

Annie.

La maison de Zola.


Ce jour-là, nous avions prévu de visiter la maison de Zola.

Mi-ombre, mi-soleil,
Le vent léger caresse la surface de la Seine.

Sur l'eau le secret des ombres et de la lumière
Me met toujours en peine.

Sur l'autre rive la nature est en liesse
Des canards, curieux,
S'envolent à la recherche d'autres lieux.

Lourdement chargés glissent devant nous Uniworld, River Baconess,
A leur passage l'eau nous éclabousse.

Une bouteille vide, un morceau de bois flottent au fil du courant,
Où finiront-ils ?

Nous sommes biens sous la tendresse de la brise,
Nous rêvons, puis à un mot éclatons de rire et divaguons aussi.

Oui, des moments comme celui-là sont magiques
Et restent dans nos souvenirs.

Merci à Monsieur Zola qui n'a pas voulu nous ouvrir sa porte : jour de fermeture.

Monique.

L'âme du fleuve.


Lent, si lent, si lourd,
Sur le fleuve passe le chaland.
L'homme, rêveur, suit des yeux
Le bateau qui s'éloigne jusqu'à
L'abandon du regard...
Les odeurs douces de l'automne effleurent son nez rougi par l'air vif du soir qui tombe.

Annie.

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A propos de L'âme du fleuve, la fin me suggérerait :<br /> <br /> et les gouttes de ses souvenirs ...
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