Belle de nuit.
Au jour déchu surgit la veuve costumière
Drapant d’un voile noir le défunt paysage
Mais le convoi d’étoiles prêche l’heureux présage
Du sacre de la lune à l’habit de lumière.
Son disque, tour à tour, berce en avant-première
Les nuits noires, les nuits blanches qu’étendu j’envisage :
S’évanouissent pour un temps, sous son serein visage
La menace invisible, l’angoisse coutumière.
Compagne noctambule, confidente insolite,
Du sommeil de mon âme elle devient satellite,
Témoin de mon espoir comme de mon infortune.
Quand l’éclipse l’avale, quand elle se fait nouvelle,
Mes appels au secours en vain je renouvelle
A moins que mon chagrin n’ait décroché la lune.
Sylvain.