A PIED D'OEUVRE >>> La pie de Claude Monet

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A PIED D'OEUVRE >>> La pie de Claude Monet

Claude Monet (1840-1926) : La pie (1868 et 1869)
Huile sur toile - H. 89 ; L. 130 cm - Musée D'Orsay.
Découvrez un commentaire de cette oeuvre sur le site du musée d'Orsay.
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Blancheur et silence d'un jour d'hiver qui s'éteint doucement. Ciel gris et rose, doux et timide. Deux maisons basses sont blotties frileusement l'une contre l'autre, à l'abri des grands arbres enneigés.

Perchée sur la barrière du jardin clos, la pie médite.

Annie.
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Le paysage est empreint de calme et de sérénité. Il fait froid, nous sommes au milieu de l'après-midi. Aucune fumée ne s'échappe des cheminées des maisons situées derrière la haie couverte de neige. Les arbres noirs dressent leurs bras blanchis vers le ciel gris et rose. Sur la barrière de rondins est posée la pie, tranquille, surveillant les prés silencieux pourtant si vibrants de vie.

J'aime ressentir ce frémissement, ce froid vivifiant et la présence de l'oiseau comme un gardien attendant le renouveau du printemps.

Monique.
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A quoi pensait le peintre en posant sur la toile les couleurs de l'hiver. A rien sans doute. Il était là à sa fenêtre et simplement la neige tombait sur la palette. Le mois de novembre cette année était particulièrement rude, les chemins se couvraient de givre glacé, les arbres reflétaient la douceur du blanc, le toit de la longère avait pris une teinte bleutée.

Mais au milieu de ce paysage enchanteur, c'est l'oiseau qui avait été l'élément porteur. La pie, celle qui vole tout ce qui brille, celle qui jacasse à la saison des amours, l'oiseau à la mauvaise réputation retint toute l'attention du peintre.

Il l'immortalisa dans cette œuvre, petite tache sombre au milieu de la lumière, négligemment posée sur la barrière.

Isabelle.
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La neige recouvrait le sol gelé et crissait sous les bottes. Un air bleu glacé entrait dans mes poumons. Des aiguilles me piquaient le nez. Le ciel lourd chargé de nuages à l'est ne présageait rien de bon.

A regret je me penchais pour remettre la fixation de mes skis, lorsque je la vis sur la barrière. Cette pie semblait peinte sur une toile de Monet, pourtant elle me regardait, la tête penchée de manière insolente. C'est là que je pris conscience de l'incongruité de ma tenue. Engoncée dans ma doudoune je ressemblais plus à un cosmonaute qu'à être humain. Stupides semblait-elle dire ! Ils sont stupides ces parisiens. Faire autant de kilomètres pour mettre des planches aux pieds alors que l'Yvonne sort en chaussons et en jupe pour mettre son linge à sécher par ce beau temps.

Sous le regard moqueur de la pie je pris le chemin neigeux en enfilade pour regagner mon gîte bien chauffé avant la tombée de la nuit. J'ai la sensation d'un grand vide même si j'aime la poésie du lieu. Je ne suis pas d'ici...

Joëlle.

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Douceur ouatée
Ciel beige rosé,
Neige bleutée
Dans l’ombre des taillis,
C’est l’univers de la pie
Sur la barrière perchée
Parmi les arbres blanchis
Aux formes adoucies.

Dans ce paysage estompé
L’hiver inspire la sérénité,
Moins le froid que la quiétude,
Et si la pie sent sa solitude
Elle est apaisée
Par tant de beauté.

Danielle.

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A
Les textes ont tous de la profondeur, c'est passionnant à lire et à méditer ; j'ai été particulièrement "accroché" par le texte de Joëlle.
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