Prenez le temps

Les plumes improvisent un texte devant intégrer une pensée tirée au sort, rédigée par un auteur anonyme, et débutant par "Prenez le temps".

Prenez le temps

Prenez le temps d’aimer et d’être aimé. C’est une grâce de Dieu.

Vous ne serez plus seul si vous marchez à deux ou à plusieurs, que vous laissez l’émotion vous envahir.

Ouvrez votre cœur aux autres, c’est un cadeau du ciel.

Bénissez le jour où l’amour vous transporte.

Il est comme le blé blondissant dans les champs, comme le rouge des coquelicots, comme le vent caressant, enroulant votre âme de bonheur.

Vivez dans la joie.

Soyez heureux des petites choses, des petits gestes d’amitiés, des paroles de réconfort et de paix.

Vous en serez grandis.

Isabelle.

Cours Préparatoire

Lundi matin. Leçon de morale. L’enfant n’est pas tout à fait réveillé. L’institutrice s’est installée sur sa tribune, noble et sévère, derrière son bureau bien rangé, deux piles de cahiers rigoureusement alignés.

L’enfant a pris son porte-plume. L’institutrice commence à dicter: « Prenez—le, prenez—le temps— le temps…. » un silence, elle répète: « Prenez le temps ». L’enfant écrit avec lenteur, il faut tremper la plume dans l’encrier… Elle a dû avancer dans sa dictée, mais l’enfant n’ose pas demander. Un ronronnement de mots atteint son oreille, l’enfant écrit: « c’est le prix », le prix de quoi ? il n’a pas bien compris la suite de la phrase, mais c’est trop tard. Il s’applique en écrivant:" Prenez le temps, c’est le prix. » La maîtresse donne la consigne: Vous commenterez cette maxime par écrit. Je ramasse les cahiers dans dix minutes.

L’enfant pense puis il écrit: C’est bien de prendre son temps, il ne faut pas se précipiter, les parents le disent souvent quand je fais mes devoirs. la lenteur est utile. Encore un peu en retard il dépose son cahier sur le bureau de la maîtresse.

Le lendemain, dans la marge du cahier, un zéro tout rond. La phrase entière c’était: "Prenez le temps de travailler, c’est le prix du succès."

Pour l’enfant ce n’est pas une réussite mais il a su prendre son temps à sa mesure.

Annie.

Orchestre

Marie-Ange s'en aperçut la première. Elle sentit naitre le rire dans son ventre mais parvint à se contrôler. Profitant d'une pause dans son interprétation au violon, elle poussa légèrement du coude son voisin Bertrand, lequel jouait du même instrument. Intrigué par le visage cramoisi de sa voisine, Bertrand suivit le regard de Marie-Ange et comprit son amusement.

Le chef d'orchestre, concentré dans la répétition du concert, ne s'était pas rendu compte que son pantalon glissait irrémédiablement, laissant apparaitre son caleçon à fleurs. Lorsque l'habit du maestro atterrit sur ses chevilles, c'en fut trop pour Marie-Ange comme pour Bertrand qui éclatèrent de rire, interrompant les instrumentistes mais également les baguettes du chef.

Ce dernier remonta son pantalon, réajusta sa ceinture et, sans se démonter, s'adressa aux violonistes :

"Prenez le temps de rire, c'est la musique de l'âme."

Sylvain.