PAYSAGES >>> Escapade en Normandie

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PAYSAGES >>> Escapade en Normandie

Le temps d'une journée,
les plumes de notre atelier
se sont posées en terre
normande.

Chacune d'entre elles s'est inspirée
du jardin et de la nature environnante
pour improviser un texte
dont
voici une sélection.

Jardin normand

J'attends l'écureuil face à la haie de sapins, j’attends… il ne vient pas. Et le petit lapin de garenne ne se montre pas davantage.

Je les ai vus tous les deux l’an passé par une chaude journée d’été, la chaleur ne les dérange donc pas !...

Au loin, dans la vaste prairie, bêlent quelques moutons en tristes litanies. Couverts de laine épaisse, sont-ils fatigués de chaleur ou d’ennui ? Se lamentent-ils sur la monotonie des jours ?

Des nuages champignons bourgeonnent dans un ciel d’orage, écume blanche et grise sur fond bleu pâle.

Une araignée minuscule tente sur mon pied une escalade que je repousse en frappant le sol. L’animalcule étonné disparait furtivement dans l’herbe.

Les arbres grincent et se balancent dans le vent qui va et vient dans une houle murmurante. Les pommiers défleuris perdent leurs derniers pétales dans la brise et préparent les fruits de l’automne. Un coq chante en soliste au milieu d’un chœur de passereaux et de merles.

Douce journée d’un printemps si longtemps espéré.

Annie.

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Cathédrale verte

Fûts de hêtres,
Peuplés d’êtres
Troncs élancés,
Lumière tamisée
Verte, couleur jaune orangée
Dansantes en pointillés,
Dans l’amour, comme une âme enroulée,
Fusion du souffle enchanté,
Chevelures vibrantes,
Dans le ciel, chantantes
Sous le vent, tes troncs comme de longs corps graciles
Oscillent
Délivrant un carré de ciel bleu, à la pointe du chêne
Accueillant ma peine,
Contre ton ventre moussu et dans tes bras amis
Sous tes branches protégées
Tu attires mon regard vers de plus hautes échappées
Où l’âme étreint l’éternité
Ame vibrante et animée,
Toujours en mouvements renouvelée
De l’arbre, tu as la majesté
Le regard rassasié
Le souffle calmé
De trilles saoulés
Lumière dans ton cœur apaisé

Joëlle (pour le texte et l'aquarelle).

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Le pinson et le cytise.

Le pinson, fièrement perché sur la plus haute branche du cytise, chante à gorge déployée sa joie de veiller sur la Charbonnière. Les grappes jaunes, légères pendent gracieusement, ondulant sous le souffle léger de la brise. Le ciel, d'un bleu profond sert de décor à l'arbre en fleurs. Plus loin, le rhododendron violet pâle s'harmonise avec le jaune du crépi voisin.


Les graminées, parmi les boutons d'or et les bleuets se bercent doucement au gré du vent. La maison, paisible, prend son bain de soleil et se réchauffe avec volupté, l'hiver a été rude.

Dans cette sérénité le pinson reprend son chant. Ses trilles se répètent. Il dit le plaisir d'être là, l'été sera beau, les fruits, encore en promesse, seront bons et sucrés à point.

Dans le pré voisin, les moutons tondent avec application l'herbe bien verte. Il faudra songer à leur retirer leur toison si épaisse. On entend passer une ou deux voitures, des voix féminines, des rires, habitent le calme de l'après-midi. Deux corneilles coassent au loin, le chant de notre pinson domine encore et toujours. Je crois entendre la voix de Joëlle discutant avec la voisine qu'elle connait déjà. Sacrée Joëlle ! Et notre minute d'écriture se termine, toujours ponctuée par le pinson.

Monique (pour le texte) et Danielle (pour la photographie).

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Pure laine.

Le vent se glisse délicatement entre les branches des pommiers en fleurs, en détache de fins pétales qui s'envolent à leur tour, donnant l'illusion de nuées d'insectes ailés.

Repus d'herbe fraîche, des agneaux s'assoupissent à l'ombre des fruitiers tandis qu'une brebis frotte son flanc et son museau contre l'écorce rugueuse. Les troncs et les barbelés gardent jalousement le souvenir de la toison laineuse et bouclée.

Dans un jeu de miroir, des nuages laiteux parsèment le ciel bleu et se réfléchissent dans le modeste étang.

Un rayon de soleil vient caresser ma joue puis éblouir mon œil, me sortant de ma torpeur. Assis dans l'herbe, le dos contre l'écorce, je surprends le regard des moutons et souris de cet instant de complicité.

Sylvain (pour le texte et la photographie).

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I
C'était une très belle journée... :-)) et vos textes sont magnifiques et évocateurs...Merci à tous
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N
Merci pour le choix des photos et pour vos écrits, c'est un pur plaisir que de vous lire.<br /> Recevez chacune + le chacun (!) mon affectueux souvenir.<br /> Nicky
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