La boite bric-à-brac de Joëlle

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Rectangulaire, rouge et dorée, cette boîte à cigarillos, depuis longtemps évaporés, faite maintenant pour contenir toutes sortes de trésors, a du mal à rester fermée. Un gros élastique marron et plat fait office de fermoir.

Une reine couronnée, au profil fin, est peinte dans un médaillon noir et blanc sur le couvercle écarlate. Elle doit s'appeler Reinitas comme indiqué, et brésilienne et surtout extra. J'imagine les cigares alignés bien sagement, attendant leur tour d'être consumés par un fumeur heureux de couronner la fin d'un repas, installé dans un bon fauteuil club, et rêvant en suivant d'un regard vague les volutes de fumée bleue.

Aujourd'hui, la boîte vidée de son premier trésor en renferme un autre. Les instruments de travail de l'imprimeur, connaisseur affirmé de son beau métier. Verts, rouges, jaunes, noirs, marqueurs, craies et crayons bien taillés voisinent, alignés sagement. Quand resserviront-ils ? Ils sont toujours bons pour le service.

Monique.

Les boîtes

Elles sont en bois, en fer, recouvertes de tissu ou de paillettes, précieuses, insignifiantes ou commerciales, publicitaires ou magiques, ouvertes, fermées, hermétiques et mystérieuses, les boites. Petites ou grandes, elles intriguent car elles dissimulent un contenu que l’on espère, que l’on désire, que l’on fantasme.

Comme la lampe d’Aladin, à peine ouvertes, elles exhalent un parfum parfois longtemps contenu et concentré.

La boite en fer des crayons de couleur et son odeur de bois verni, la boite à cigares en tabac entêtant, la boite à bijoux en parfum poudré. Boites qui font revivre l’éphémère des disparus et les instants fragiles de l’enfance, des figures paternelles enveloppées de tabac et des silhouettes vaporeuses des mères et des aïeules. Boites à souvenirs sublimés.

Annie.

La boite à bric à brac

Boite à cigares rouge, forte odeur acre : un tabac d'homme, un vrai, avec la moustache qui pique, des mains de maçon, d'ouvrier, larges, calleuses, puissantes au repos, agiles et habiles à l'ouvrage : contraste saisissant. Ce n'est pas de force brute dont on parle mais plutôt d'un mélange d'intelligence et de rudesse qui cache une grande fragilité face aux émotions.

Enfouies comme le sont ces trésors au fond de la boite : stylos marqueurs, crayons de couleurs taillés ,craies de travailleur et pastels gras d'artiste. Pêle-mêle d'objets d'un collectionneur inquiet qui toute sa vie garde des petits bouts de ce qui pourrait encore servir, de ce qu'on n'a pas le coeur à jeter car c'est une oeuvre qui pourrait encore se réaliser.

Ces trésors sont une porte ouverte sur l'avenir, sur cet instant qui n'a pas encore existé qui permet de repousser l'idée de la fin des espoirs et des rêves, l'idée de la fin de tout pour celui qui s'en va.

Joëlle.

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